Login

La nouvelle vague de dirigeants Savoir partager les décisions

Aurélien Caurier aborde sa nouvelle mission avec sérénité grâce à une bonne répartition des rôles de tout un chacun et au soutien quotidien de son président.

Pour que l’alchimie opère, Aurélien Caurier, 35 ans, DG de Sevépi, est très attentif aux principes de gouvernance d’une coopérative et du management participatif.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Même s’il dirige Sevépi seulement depuis un an, Aurélien Caurier a assez de recul, du fait qu’il y est entré en 2008, pour insister sur un point essentiel à la réussite de sa mission : « La bonne compréhension du fonctionnement de la gouvernance dans une coopérative » jugée fondamentale pour que « l’ensemble trouve son équilibre, dont le tandem avec le président ». Un point abordé lors de sa formation Aristée suivie avant sa prise de fonction.

Dans son contexte, le jeune dirigeant de 35 ans a déjà des atouts : il connaît très bien le terrain, ayant fait ses premiers pas en tant que technico-commercial. Au sujet de sa prise de fonction, ce sont les administrateurs qui l’avaient approché au moment où Jean-Baptiste Hue a pris la décision de se mettre en retrait de sa fonction de DG pour raisons personnelles (devenant alors sous-directeur à temps partiel). « Le conseil voulait recruter un dirigeant venant du terrain et préserver le système de management, la proximité et la politique commerciale. » De ce fait, Aurélien Caurier a gardé le management des TC assuré depuis 2017 et la gestion de l’appro phytos et engrais.

« Ce n’est pas notre entreprise »

Sa décision d’accepter le poste de DG a été scellée en constatant que le nouveau président, Jérôme Charpentier, était très présent. « J’ai la chance d’avoir un président qui me soutient. De plus, nous sommes assez proches en âge puisqu’il a 42 ans. » Afin que chacun se sente à sa place, les pouvoirs ont été clairement répartis. « Trouver un équilibre est fondamental. Le président ne s’occupe pas de la gestion du personnel et je ne me soucie pas du volet politique. »

Tout comme il s’attache à consulter le conseil d’administration en amont des décisions. Un exercice pas toujours simple quand l’investissement du dirigeant est fort. « Nous devons nous impliquer comme si c’était notre propre entreprise. Mais ce n’est pas notre entreprise et donc la décision ne nous appartient pas : nous sommes juste une force de proposition, sinon nous risquons d’être mis en défaut. »

Déléguer pour mieux se projeter

De même, adepte du management participatif, Aurélien Caurier s’appuie sur ses cadres dirigeants, et notamment le codir qui réunit trois femmes cadres, le responsable commercialisation, le sous-directeur et lui-même. « Savoir déléguer permet de s’offrir des moments pour se poser et réfléchir. » Et aussi cultiver sa sérénité afin de garder son sang-froid face aux complications ou à l’inattendu. « Notre fonction exige une capacité forte à encaisser. Sa réussite passe aussi par là. »

Ces éléments sont d’autant primordiaux que, si ses deux priorités absolues sont la bonne performance de la coop et la satisfaction des agriculteurs adhérents, la troisième est son épanouissement personnel. « Nous avons beaucoup de pression au quotidien, mais je reste serein car on prend ensemble le temps de se projeter sur la stratégie de Sevépi, assure Aurélien Caurier. Nous allons ainsi mettre l’accent sur les filières qualité pour capter la valeur ajoutée et être moins dépendant de l’appro, ainsi que sur la montée en compétences de nos TC qui a déjà débuté avec une formation sur l’achat de céréales. »

Hélène Laurandel

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement